Après plusieurs semaines où de nombreux élus écologistes et diverses associations féministes revendiquaient, à cor et à cri, sa tête, Christophe Girard, l’adjoint à la culture d’Anne Hidalgo, a fini par présenter sa lettre de démission, le jeudi 23 juillet 2020 dernier.
Un véritable choc pour la maire de Paris qui s’est déclarée aussitôt être « écœurée ».
L’accusation…
L’adjoint au maire, accusé dans l’étonnante « affaire Matzneff », sous la pression en outre des plus fervents des écolos et des plus acharnés des féministes, s’est vu dans l’obligation de se retirer de ses fonctions. Autrement dit, la démission lui paraissait comme une sorte de délivrance devant une situation qui lui devenait, jour après jour, insupportable et où il n’exerce aucun contrôle.
En effet, l’actuel ex-adjoint de la maire de la capitale est soupçonné d’avoir eu des relations avec le romancier Gabriel Matzneff. Pour rappel, ce dernier fait l’objet d’une enquête pour « viols sur mineurs », ouverte par le parquet de Paris, suite à la publication de l’époustouflant « Le Consentement » de Vanessa Springora, en janvier dernier, un roman couronné du grand prix des lectrices ELLE.
Sans surprise, les circonstances conduisant à la décision irrévocable de Christophe Girard n’ont pas été bien appréciées par la maire socialiste, elle qui n’a jamais cessé de manifester son appui à son adjoint.
« Dans quelle démocratie vivons-nous où le droit est piétiné par la rumeur, les amalgames et les soupçons ? se demandait-elle avec beaucoup de regret depuis son compte Twitter, avant de poursuivre : « Tout mon soutien à mon ami Christophe Girard ».
Par ailleurs, au moment de prendre acte de la démission de son collègue, Anne Hidalgo lui a rendu un bel hommage afin de le « saluer pour cette décision courageuse » mais également pour « lui renouveler toute son amitié ».
Christophe Girard sacrifié pour sauver le mandant d’Anne Hidalgo ?
Ainsi si Christophe Girard a fait le choix de sacrifier son poste, c’est justement pour sauver son honneur tout en préservant à l’avance celui de ses intimes amis et collègues. « J’ai 64 ans, une vie de famille épanouie et de nombreux engagements culturels, politiques et associatifs, et n’ai nullement envie de pourrir ma vie plus longtemps et de m’emmerder à me justifier en permanence pour quelque chose qui n’existe pas », déclarait-il le même jour en tenant compte d’un communiqué publié par l’AFP.
« La première de mes priorités est qu’Anne Hidalgo, brillamment réélue maire de Paris, puisse exercer son mandat sereinement », concluait-il dans le même communiqué.
Bref, pour l’homme qui a farouchement représenté le concept même de la culture au sein même de la mairie de la Ville Lumière durant plus d’une décennie, la décision de tout abandonner n’aurait certainement pas été facile, mais en politique, fallait-il toujours que quelqu’un fasse le sacrifice pour éviter que tout l’équipage sombre.