S’il existe des personnes qui pouvaient citer de mémoire sans risquer d’omettre un iota l’histoire de la chaîne TF1, Evelyne Dhéliat et Jean-Pierre Pernaut en feront certainement partie de la liste.
Les deux présentateurs âgés aux environs de 70 ans ont commencé leur carrière dans la une depuis maintenant plusieurs dizaines d’années. La célèbre monument de l’info météo surnommée depuis « Miss météo » a fait ses débuts au courant de l’année 1969. Son collègue, l’historique présentateur du JT de 13 heures qui porte le pseudo affectif du « pape du 13H » est présent à l’antenne depuis 1975.
A l’entame du confinement provoqué par la démultiplication mortelle du coronavirus, le grand patron de la chaîne info de TF1, Jean-Pierre Pernaut , très vulnérable par ses antécédents de cancer s’était retrouvé dans l’obligation de passer les rênes de son JT de 13heures à son fidèle joker, Jacques Legros, sans pour autant parvenir à s’en détacher définitivement car durant cette période, il continuait à apparaître sur le plateau en présentant une capsule quotidienne depuis son domicile.
De son côté, Evelyne Dhéliat, malgré les risques d’attraper le virus à cause de son âge, continuait, sans broncher, à se rendre, presque tous les jours, au studio pour accomplir sa tâche, celle de présenter la pluie et les beaux temps.
La mauvaise nouvelle.
Malgré toutes le précautions prises par TF1 pour protéger ses éléments les plus vulnérables, Evelyne Dhéliat et Jean-Pierre Pernaut apprennent le 11 juin 2020 la triste disparition de leur confrère Christian Bousquet à l’âge de 80 ans. Cet ancien rédacteur en chef de TF1 succombe des suites du coronavirus. Un homme que les deux journalistes ont côtoyé à l’antenne depuis de nombreuses années.
Journaliste et reporter de guerre, Christian Bousquet, tout au long de sa carrière, était parmi les rares témoins des plus grands conflits des années 1960 et 1970. Après avoir fait ses preuves sur le terrain, l’homme a fini par obtenir des promotions méritoires d’ailleurs et devient rédacteur en chef du 13 h de TF1 pendant plus d’une décennie en travaillant étroitement avec Jean-Pierre Pernaut.
Né en janvier 1940 au Viêtnam, Christian Bousquet a commencé à faire du journalisme à l’âge de 27 ans. En 1968, il intègre le service politique étrangère de TF1, appelée à cette époque ORTF, pour devenir plus tard l’un des plus grands reporters de guerre. Il fait partie de la liste très restreinte des journalistes qui ont assisté en direct la guerre du Viêtnam et du Cambodge ; la guerre du Kippour, le conflit israélo-palestinien ou encore les conflits au Liban et en Iran.
Dans les années 1980, il occupe le poste du chef de service de politique étrangère de TF1 avant de prendre le fauteuil du rédacteur en chef du journal. Depuis ces nombreuses années passées sur la chaîne numéro un, des liens affectifs s’étaient donc tissés entre lui et deux autres anciens de l’antenne, à savoir Jean-Pierre Pernaut et Evelyne Dhéliat. Au fil du temps, le trio sont devenus des icônes de l’entreprise audiovisuelle.
A l’annonce de la mort de Christian Bousquet, Jean-Pierre Pernaut et Evelyne Dhéliat ont été particulièrement bouleversés. Evelyne Dhéliat, Jean-Pierre Pernaut et Christian Bousquet sont très proches, et ne manquent pas, à chaque fois qu’ils en ont l’occasion, d’échanger des paroles dithyrambiques. Il faut dire qu’après près de 40 ans sur les bancs de TF1, les trois grands noms du PAF sont devenus des véritables amis.
Conviée sur le plateau de Valérie Expert et de Gilles Ganzmann sur Sud Radio, le 27 mai dernier, soit quelques jours avant le décès de son collègue, Evelyne Dhéliat confirmait toujours son immense plaisir de pouvoir continuer à faire ses preuves à la une.
« Qu’est-ce que ça bougeait ! Qu’est-ce que ça a évolué ! Aussi bien pour les prévisions que pour la façon de présenter les cartes. Maintenant, on travaille sur du virtuel », déclarait-elle avec fierté. Questionnée sur la décision de TF1 de ne plus présenter le bulletin météo dans le studio du Journal de 13 heures durant la pandémie à Covid-19, Evelyne Dhéliat passait à la confidence : « Jean-Pierre Pernaut me manque. On le voit tous les jours à l’écran. Mais on ne le croise plus. Je pense qu’il a raison d’être vigilant. C’est un choix qu’il a fait avec la direction ».